Par Daatselaar The Collection
Pêcheur à l’embouchure de l’Escaut
Huile sur toile | 41 x 50,5 cm | Signé en bas à gauche
Cette peinture illustre une scène paisible d’un pêcheur dans une petite barque en bois, au sein d’un paysage serein mais dynamique. Elle met en valeur le style impressionniste de Verheyden, caractérisé par des coups de pinceau libres et une utilisation évocatrice de la lumière et des couleurs. Le ciel domine la composition avec des nuages tourbillonnants qui suggèrent un mélange de calme et de météo imminente, ajoutant tension et dynamisme à ce cadre tranquille.
Le pêcheur est représenté comme faisant partie intégrante de l’environnement naturel plutôt que comme point focal, soulignant l’harmonie entre l’homme et la nature. L’eau reflète les teintes du ciel et des roseaux environnants, créant une palette cohérente de bleus, verts et tons terreux. Cette interaction des éléments met en lumière le talent de Verheyden pour transmettre une ambiance ...
... et une atmosphère.
Biographie d’Isidore Verheyden
Isidore Verheyden était un peintre belge renommé, né à Anvers en 1846 et décédé à Ixelles en 1905. Fils de François Verheyden, peintre de genre, il entra à seulement onze ans à l’Académie de Bruxelles où il reçut une formation sous la direction de Joseph Quinaux, puis dans l’atelier de Jean-François Portaels, futur directeur de cette académie.
Verheyden ne se limita pas à une seule spécialité picturale : il excellait autant comme portraitiste et peintre de figures que comme paysagiste et peintre marin. Cette polyvalence, typique de son modernisme, était partagée par nombre de ses contemporains progressistes.
Il fut très tôt apprécié : il remporta une médaille d’or au Salon de Gand en 1880 et fut fait chevalier dans l’Ordre de Léopold la même année. D’abord adepte d’un style réaliste sombre, il adopta par la suite des techniques impressionnistes, s’intéressant particulièrement à la lumière et aux textures.
En 1883, Verheyden s’installa à Bruxelles près de son ami Constantin Meunier. À cette époque, le monde artistique bruxellois traversait une phase excitante et tumultueuse, qui donna naissance au groupe Les XX en 1883. Ce groupe réunissait les artistes les plus progressistes du moment, tels que Fernand Khnopff, James Ensor et Théo van Rysselberghe.
Camille Lemonnier, écrivain belge francophone et critique d’art, témoigna dans le catalogue de la vente d’atelier de Verheyden (1910) : « Je l’ai connu dans ma jeunesse, dans le verger de Groenendaal où j’écrivais Un mâle. Tandis que je le regardais peindre, je voyais comme se dérouler devant mes yeux le décor de mon livre… » Lemonnier évoqua également la passion sans bornes de Verheyden pour la beauté de la nature.