Par Galerie Gabrielle Laroche
Cette Vierge à l’Enfant en Majesté assise sur un banc-trône, le buste droit, maintient de sa main gauche l’Enfant Jésus. Elle est vêtue d’une tunique mordorée, serrée à la taille par une fine ceinture verte et couverte d’un manteau posé sur ses épaules étroites. Le drapé est souple et naturel et suit les lignes du corps.
Sous un voile court dissimulant une chevelure blonde, se dessine son visage aux traits fins et réguliers, au long nez droit, aux yeux en amande, aux lèvres fines au-dessous desquelles se forme une petite fossette.
Elle soutient l’Enfant Jésus sur son avant-bras gauche. Il est vêtu d’une longue tunique à l’encolure arrondie dans les plis de laquelle on aperçoit ses petits pieds. Il tient entre ses mains un objet rond, sans doute un orbe.
Le visage du Christ montre une grande ressemblance avec celui de sa mère. Il esquisse un léger sourire.
Le XIIIe siècle apparaît comme une période de transition dans le domaine ...
... artistique. La statuaire garde en effet certaines caractéristiques appartenant encore aux habitudes du siècle passé tout en développant de nouvelles solutions formelles.
De ce fait, Marie conserve une position hiératique et frontale tandis que son fils se décentre pour se placer bien à gauche sur le genou. De même, si la Vierge semble parfaitement immobile, Jésus en revanche semble beaucoup plus animé notamment grâce à la position de ses mains. Sa main gauche tient l’orbe tandis que d’après la position du bras droit levé en direction des fidèles, on peut tout à fait penser qu’il esquissait un geste de bénédiction. Leurs visages sont tout les deux éclairés d’un léger sourire.
L’impassibilité de la Vierge rappelle sans nul doute les groupes des Vierges et l’Enfant du XIIe siècle dans lesquels Marie n’est que le trône de son divin enfant. Elle le présente sur ses genoux, le mettant ainsi en valeur.
Cette influence des Sedes Sapientiae des siècles précédents semble encore particulièrement prégnant des cette œuvre.
Ces quelques caractéristiques, le drapé souple, les yeux en amande et le nez droits sont autant d’indices qui permettent de dater cette Vierge allemande ou de l’Est de la France dans la seconde moitié du XIIIe siècle.