Par Sérignan Antiquités
Commode dite sauteuse d’époque Louis XV, en bois naturel massif de noyer clair du Dauphiné à moulurations et becs de corbin. De forme rectangulaire, ses montants antérieurs sont arrondis, ponctués de petits pieds cambrés à pastilles, reproduites sur les postérieurs. Les côtés sont lisses à effets miroirs, à la base chantournée à l’image de la façade. Le tout est coiffé d’un dessus de bois qui suit le mouvement très prononcé du bâti ; fortement galbé à double décrochement. Celui-ci est parcouru sur sa périphérie d’un bec de corbin chanfreiné. Notre sauteuse ouvre par deux tiroirs glissants sur deux traverses apparentes. Celles-ci sont montées à demi-queue également dénommées « clefs » s’imbriquant directement dans la partie latérale intérieur des montants afin de proscrire l’emploi disgracieux d’un chevillage conventionnel. Les extrémités de chacune d’elles sont pincées d’un renflement dès plus spécifique. La traverse supérieure ...
... est embrevée à queues d’aronde dans le sommet plane de chacun des montants ; celle inférieure est doublée en partie médiane d’un cul de lampe ; des techniques toutes aussi typiques. Les tiroirs sont parcourus en périphérie d’un bec de corbin. Ceux-ci sont montés sur des fonçures en sapin des Alpes, en feuillure à rainures et languettes ; technique également dénommée en encastrement. Toutes les principales spécificités de l’atelier de la place Claveyson sont donc bien présentes sur notre commode sauteuse. Ses principes élaborés par Pierre Hache nous permettent bien qu’en absence d’estampille de supposer que l’étiquette publicitaire de l’atelier de la place Claveyson a dû y être jadis déposée. Toute fois du fait de cette absence, nous ne pouvons déontologiquement qu’attribuer cette élégante commode sauteuse à la production de la célébré famille des Hache. De plus les montants défoncés et le cul de lampe sculptés permettent de supposer de la datation de sa fabrication, à la période où Jean François Hache travaillait conjointement avec son père Pierre Hache. Notre commode est pourvue de deux qualités bien spécifiques qui tendent à témoigner d’une commande lointaine ; facteurs déterminants qui attestent de la réputation et de la reconnaissance par ses contemporains de la notoriété d’un très grand atelier d’ébénisterie Grenoblois. Cette sauteuse est pourvue vus ses dimensions importantes d’un plateau amovible maintenu par quatre crochets et leurs œillets en fer martelé afin d’en faciliter son acheminement. De plus sur le haut du montant extérieur gauche, sont frappées les lettres « L.P » qui correspondent probablement aux initiales d’un ancien propriétaire, ou d’un château à la suite d’un inventaire, ou d’une réquisition ; procédé très courant sous la révolution. Il est à noter que l’une des quatre poignées de tirage à fait l’objet d’un remplacement ancien au model, et que la serrure du bas fait défaut.
Dimensions : Longueur 132.7cm – profondeur 72.4cm – hauteur 86.2cm.
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