Par Seghers & Pang Fine Arts
Rare: Homme sauvage en fer faisant partie d'un rare et complexe heurtoir de porte (nord de l'Espagne, XVe siècle). Dimensions: 12,5x5x3cm.
L'origine de la figure de l'homme sauvage (et de la femme sauvage) dans l'art remonte à plusieurs millénaires : Silène dans l'Antiquité classique, Enkidu dans Gilgamesh ou Nebuchaddnezzar dans le Livre de Daniel en sont quelques exemples célèbres. Un excellent ouvrage sur l'iconographie de l'homme sauvage à l'époque médiévale est le fantastique livre "The Wild Man : Medieval Myth and Symbolism" de Timothy Husband (Metropolitan Museum, 1980). Il est gracieusement téléchargeable gratuitement sur le site web du Met. Quel bonheur !
La créature des bois ("Woodwose" ou "homo silvestris") n'avait pas bonne réputation à l'époque médiévale : elle représentait tout ce qui était incontrôlable et non civilisé et était associée à une grande force physique. La perception a changé à la Renaissance, lorsqu'il a été considéré ...
... comme un exemple d'être "pur" et "naturel" dans une société qui commençait à s'urbaniser et à se détacher de la nature. On les voit apparaître dans l'iconographie des armes héraldiques, comme supports de chandeliers, ornements de gobelets, d'escaliers et de portes.
Quelques examples d’hommes sauvages comme éléments de candelabres ou récipients/bocaux peuvent être consultés dans le livre précité de Timothy Husband aux pages 173-179. Le chandelier en bronze (Allemagne 1525) présenté aux pages 173-74 montre un homme sauvage farouche tenant la bougie dans sa main droite, fixé sur un support avec ses pieds. Son dos est libre. Il aurait tenu un bouclier héraldique dans sa main gauche "La puissance et la virilité surhumaines de l'homme sauvage faisaient allusion à la protection et à la continuité de la famille dont les armes étaient ainsi exposées" (T. Husband p. 175). Celle qui figure aux pages 176-177 faisait partie d'un lustre ou était le pied d'un bocal à boisson. Il présente un trou vertical percé à l'arrière.
Ceux des pp. 178-79 les montrent également en position agenouillée comme supports de gobelets.
Notre homme sauvage a des trous percés dans les pieds et un point d'attache solide dans le dos qui l'aurait fixé à son support. Les mains sont creuses : elles auraient enserré une massue, l'arme par excellence de l'homme sauvage.
En raison des trois points de fixation, mais aussi de sa taille et du fait qu'il est coulé en fer (au lieu du bronze), nous pensons que cet homme sauvage faisait partie d'un heurtoir complexe. Sa "puissance et sa virilité surhumaines" ainsi que sa massue auraient constitué une protection idéale pour les habitants de la maison. Il aurait été - littéralement - le portier.
La publication "DOORKNOCKERS - a collection of iron sculptures" de Cesati & Cesati (Milan, 2009) présente des exemples étonnants de heurtoirs en fer. L'un d'entre eux, intitulé "An unrivalled doorknocker", présente un cadre rectangulaire en fer sur lequel est fixé un gardien en fer. Le heurtoir est placé sur cette figure. Nous citons le livre : "L'élément le plus intéressant de la pièce présentée ici est cependant l'extraordinaire figure en fer forgé, clouée au milieu de la plaque arrière et se tenant au-dessus du bouton quadrangulaire : la figure représente un guerrier barbu ou un pèlerin portant un manteau, à l'aspect particulièrement intrigant, tenant probablement autrefois une lance ou une épée dans ses mains comme symbole de garde ou de défense". Nous croyons fermement que notre homme sauvage avait cette même fonction. Il aurait également été attaché au dos et aux pieds et aurait été la figure tutélaire idéale.
Il devrait donc être situé dans le nord de l'Espagne (Aragon ?) au 15e siècle.
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