Henri Joseph Thomas (1878 – 1972) - Le Rêve

... ensuite étendu aux marines, natures mortes florales et portraits de femmes élégantes, marqués par son style distinctif et sa profondeur thématique.

La carrière de Thomas a pris un tournant significatif avec la présentation de “Vénus de bar” au concours Godecharle en 1909, moment clé qui a révélé son talent à un public plus large. Pendant la Belle Époque, il a exposé ses œuvres dans des lieux prestigieux comme le Cercle Artistique et Littéraire de Bruxelles (1906, 1909 et 1921) et la Société Nationale des Beaux-Arts à Paris (1906-1910). Son affiliation à la société d'artistes Labeur a renforcé sa présence dans la communauté artistique, avec des expositions annuelles au Musée d'Art Moderne de Bruxelles entre 1898 et 1907.

L'œuvre artistique de Thomas est caractérisée par ses représentations vives de scènes de la vie nocturne et ses portraits de femmes. Son travail explore souvent des thèmes de décadence, tentation, adultère et prostitution, faisant écho au style provocateur du peintre et graveur belge Félicien Rops. Sa peinture “L’Étoile” fut notamment exposée au Musée d'Ixelles et à la Triennale de Liège en 1928, renforçant sa réputation. Sa palette, dominée par des tons riches de vert et de rouges chaleureux, intensifie l'impact émotionnel et visuel de ses sujets.

En plus de la peinture, Thomas était un illustrateur accompli. Sa collaboration avec des auteurs tels que Louis Didier (sous le pseudonyme de Luis d’Herdy) pour “L’Homme-sirène” en 1898 a marqué le début de sa carrière d'illustrateur. Il a continué à créer des illustrations mémorables pour des œuvres comme “La muse” en 1909, “La toison de Phryné” en 1913 de Théodore Hannon, “Du cœur aux lèvres” de Lucien Solvay et “Les Diaboliques” de Jules Barbey d’Aurevilly. Ses gravures figurent également dans la série acclamée “La Gravure Originale Belge,” qui comprenait des portefeuilles de gravures originales publiées entre 1924 et 1939.

Le travail d'Henri Thomas peut être vu comme un hommage à la féminité. Ses représentations de femmes sont empreintes d'admiration et de complexité, capturant leur élégance, leur attrait et leur nature plurielle. À travers son art, il célébrait la beauté et le mystère des femmes, en faisant les figures centrales de son expression créative.

Tout au long de sa vie, Thomas a résidé à Bruxelles, vivant au 44 Rue Hydraulique vers 1907 avant de s'installer au 28 Rue du Berceau pendant l'entre-deux-guerres. Henri Joseph Thomas est décédé à Bruxelles le 22 novembre 1972, laissant derrière lui un héritage d'innovation artistique et une œuvre célébrée pour sa beauté et sa complexité.