Jean-Henri Riesener était un ébéniste français d'origine allemande (né en 1734 à Gladbeck, en Westphalie, et mort à Paris en 1806).
On peut dire que Riesener réunit toutes les qualités du style Louis XVI: ses oeuvres sont, pour la composition d'ensemble, amples, pleines de grandeur, proportionnées à la perfection, architecturales dans le meilleur sens du mot, et avec cela toujours gracieuses et souples de lignes; quant à l'ornementation, qu'elle soit de marqueterie ou de bronzes ciselés, elle est exquise, tantôt foisonnante et fleuris comme une roseraie en mai.
Marie-Antoinette adorait les roses, et Riesener travaillait constamment pour elle, tantôt d'une mâle sobriété qui est du plus haut goût. Chez lui, le contour n'est jamais sec: selon l'excellente habitude du temps de Louis XV, il garnissait presque toujours de baguettes perlées ou cordées, en bronze doré d'or moulu, les arêtes vives de ses meubles; il savait tempérer avec un tact impeccable, la rigidité voulue par le style "à la grecque", au moyen d'un rinceau assoupli qui chevauchait hardiment une ligne droite ou d'une feuille d'acanthe pleine de sève, placée juste au bon endroit. Nul plus que Riesener n'a eu l'art d'interpréter dans le sens de l'élégance les éléments fournis par l'antiquité, et il est remarquable que plus il avançait en âge, plus il multipliait les guirlandes légères, les chutes de fleurettes et les draperies aux courbes moelleuses: on eût dit qu'il protestait, en redoublant de grâce française, contre l'antiquomanie triomphante. Il restait même fidèle, ce qui en 1791 était presque un défi, aux panneaux de laque chinois.