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Francesco TREVISANI (1656 –1746) , Allégorie de la Musique
Francesco TREVISANI (1656 –1746) , Allégorie de la Musique - Tableaux et dessins Style Régence
Réf : 117387
60 000 €
Époque :
XVIIIe siècle
Provenance :
Italie
Materiaux :
Huile sur toile
Dimensions :
l. 72 cm X H. 56 cm
Tableaux et dessins  - Francesco TREVISANI (1656 –1746) , Allégorie de la Musique
Galerie Tarantino
Galerie Tarantino

Archéologie, tableaux et dessins anciens


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Francesco TREVISANI (1656 –1746) , Allégorie de la Musique

Francesco TREVISANI
(Capodistria, 1656 – Rome, 1746)

Allégorie de la Musique
Vers 1720 - 1730
Huile sur toile, ovale (rentoilée)
56 x 72 cm

Provenance : Abbé Pier Francesco Albicini (1666-1739), Rome

Bibliographie de référence : G. Giudici, L'appartamento. Alcuni casi di collezionismo e committenza, in Storia di Forli, 3 vol., sous la dir. de G. Casanova, G. Tocci, Forli 1991, vol. I, p. 177-210; Il Seicento e Settecento romano nella collezione Lemme, catalogue d’exposition (Roma, Gallerie Nazionali, Palazzo Barberini), sous la dir. de L. Mochi Onori, Roma 1998, p. 281; A. Agresti, notice n. 1, in Rome de Barocci à Fragonard: Tableaux et dessins du XVle au XVIIle siècle, sous la dir. d’A. Tarantino, Paris 2013, pp. 50-55; La collezione Lemme cinquant'anni dopo, sous la dir. de A. Agresti, Roma 2016, p. 181; A. Agresti, Spigolature alla cerchia di Carlo Maratti e una proposta per Sebastiano Conca, in Studi di Storia dell'Arte in onore di Fabrizio Lemme, sous ...

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... la dir. de F. Baldassari, A. Agresti, Roma 2017, pp. 257-264; B. Guelfi, "Un appartement meublé superbement": la galleria dei marchesi Albicini nel Settecento, in Collezionismo d'arte in Romagna in età moderna, sous la dir. de B. Guelfi, O. Orsi, Bologna 2018, pp. 167-182; M. Solferini, La quadreria dei conti Albicini: una raccolta di pittura "capitolina" a Forlì, in Collezionismo d'arte in Romagna in età moderna, sous la dir. de B. Guelfi, O. Orsi, Bologna 2018, pp. 203-214; F. Spina, notice n. 111, in La collezione d'arte della Fondazione Roma, sous la dir. de M. Celeste Cola, S. Colonna, 2 vol., Roma 2020, vol. I, p. 294-295.

Cette œuvre inédite de Francesco Trevisani (fig. 1) n'est pas seulement, par sa finesse d'exécution, un ajout non négligeable à son catalogue, mais aussi une pièce supplémentaire nous permettant de reconstituer une petite mai précieuse collection d'art quelque peu excentrique, comme nous le verrons, parmi les nombreuses formées à Rome dans la première moitié du XVIIIe siècle : celle de l'abbé Pier Francesco Albicini de Forlì. Elle fera l'objet d'une prochaine publication scientifique de ma part, suite à la découverte du testament inédit de ce collectionneur romagnol (fig. 2), au sein des Archives Nationales de Rome, où notre toile ovale est également mentionnée. Mais procédons dans l'ordre : Qui était son mécène ? Membre de la branche cadette d'une famille noble de Forli, où il naquit en 1666, il se rendit à Rome pour suivre sa vocation ecclésiastique, devint abbé sans jamais atteindre la pourpre cardinalice : il fut ministre de la couronne de France à Rome et membre de « l'Académie de l'Arcadie » sous le nom de « Periandro ». Fig. 2.
Son testament nous renseigne dès le début sur le premier point, par la mention de « Sig.r de Brocca Segr.o Regio della Corona di Francia mandato da sua Ecc.za il Sig.r Ambasciatore » pour inventorier les « écrits appartenant à la couronne » contenus « dans deux petites armoires » sur lesquelles Pier Francesco fit d'ailleurs apposer les scellés afin qu'il n'y eût pas d'accès libre aux documents confidentiels. Son appartenance au cénacle fondé par Christine de Suède est attestée, je crois, par la collection elle-même : dans celle-ci se trouvait un autre ovale de Francesco Trevisani représentant la Musique, en pendant d’une représentation de la Peinture, complétée par une allégorie de l’Harmonie de Sebastiano Conca ; ils se trouvaient dans une pièce différente de la version Tarantino. Toutes deux perdues, nous en avons des traces à travers deux œuvres d'atelier (fig. 3, 4) de format rectangulaire à attribuer à Girolamo Pesci et passées chez Christie's ensemble, ce qui n'est pas un hasard. Fig. 3 et 4.
Trevisani crée une habile variation sur le thème, plaçant la partition au premier plan, saisissant la jeune fille, élégamment vêtue - mais moins richement que dans la toile aujourd'hui en France - les yeux tournés vers le bas, alors qu'elle interprète son morceau en soliste. L'artiste en a également tiré une toile de chevalet, d'une qualité remarquable, aujourd'hui conservée dans une collection privée. La volonté de représenter la célèbre devise horatienne « ut pictura poesis » est évidente ; elle est liée aux célébrations des prix qui étaient décernés chaque année aux étudiants les plus talentueux de l'Accademia di San Luca, au cours desquelles on lisait des poèmes des « arcadiens » les plus éminents, où il n'était pas rare que ce même sujet soit traité. Mais revenons à Pier Francesco Albicini : Pier Leone Ghezzi le représente dans deux caricatures, l'une au British Museum (fig. 5), l'autre dans le soi-disant « Nouveau Monde » contenu dans le Codex Ottoboni de la Pinacothèque Vaticane ; l'inscription sous ce dernier feuillet nous informe d'autres détails, vraiment insolites, de la vie du prélat.
Fig. 5 et 6
Elle est reproduite ci-dessous : « Abbate Albicini cognito in tutte le Corti fatto da me Cav. Ghezzi a di 10 febbraro 1722 » avec un ajout autographe à la plume « lI d. Abbate Albicini est décédé le 12 août 1739 et a été enterré dans l'église des Agonisants à Rome à l'âge de 73 ans et a été 7 mois malade, et, inconscient, il a laissé 5 mille écus entre coupons, espèces équatoriales [. ...] Le légataire universel était son neveu, qui n'a jamais voulu de lui dans la maison [...] en conclusion il n'a laissé aucun souvenir à personne, et tant le Docteur Michelangioli ledit Costantini et V. Trevisani, tous citent son neveu à payer [...] Trevisani qui lui a fait beaucoup de tableaux sans paiement ». En outre, cette relation étroite avec l'auteur de la toile Tarantino est également confirmée par Lione Pascoli, qui affirme dans ses Vies : «Entre-temps, il s'est lié d'amitié avec l'abbé Albizzini, chevalier de Forli, qui se plaît à collectionner des peintures précieuses et rares et qui a fait travailler les peintres les plus importants, et surtout lui (Trevisani) qui, avec ses précieux tableaux, a fini de décorer les pièces de son noble et grand appartement, en comptant une vingtaine de sujets et d'attitudes, de tailles et de dimensions de figures différentes», en fournissant également une brève liste de ceux-ci.
Il ressort du testament qu'il y en a eu jusqu'à vingt-sept, ce qui fait d'Albicini le plus important collectionneur d'œuvres de l'artiste istrien, même par rapport au cardinal Pietro Ottoboni, dont il était, comme on le sait, le peintre « de cour ». L’œuvre illustrée ici a donc été exposée dans le palais romain : elle est décrite (fig. 6) comme « un tableau ovale de trois palmes de travers, cadre sculpté et doré, représentant la Musique original du Sig.r Cavaliere Trevisani ».
Elle faisait partie d'une série d'ovales, tous de la même taille, avec diverses allégories relatives aux arts et au génie, toutes mentionnées dans le document susmentionné ; un ensemble vraiment unique à l'époque. Voici, dans l'ordre : « Un autre ovale de même taille, cadre similaire, représentant la Poésie avec cithare, également ovale, en travers...". Suite de la notice sur dem.

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