Eugène Louis Boudin (1824 – 1898) - Etude de jeunes Bretonnes

... lui valant l’admiration de contemporains tels que Charles Baudelaire et Jean-Baptiste-Camille Corot, qui l’a surnommé le « Roi des ciels ».

Boudin est né à Honfleur, une ville portuaire pittoresque en Normandie. Son père était pilote de port, et le jeune Boudin travaillait à bord d’un bateau à vapeur entre Honfleur et Le Havre avant que la famille ne déménage à Le Havre en 1835. Là, le père de Boudin ouvrit une papeterie et un atelier de cadres, où le jeune artiste fut introduit aux œuvres d’artistes de renom. Inspiré par les peintures qu’il rencontrait et encouragé par des peintres établis comme Constant Troyon et Jean-François Millet, Boudin décida de se consacrer entièrement à l’art à l'âge de 22 ans.

En 1850, Boudin déménagea à Paris après avoir obtenu une bourse. Il étudia sous Eugène Isabey et perfectionna ses compétences en tant que copiste au Louvre. Ses voyages à travers la Flandre, la Normandie et la Bretagne renforcèrent son lien avec les paysages qu’il aimait peindre. Les maîtres hollandais et son amitié avec Johan Jongkind influencèrent grandement son style, l’incitant à peindre en plein air—une technique qui deviendrait centrale dans son travail.

Le plus célèbre élève de Boudin fut Claude Monet, qu’il rencontra en 1857 alors que Monet n’avait que 18 ans. Boudin encouragea le jeune artiste à dépasser les caricatures pour embrasser la peinture de paysage, lui inculquant un amour pour la lumière naturelle et les couleurs qui définiraient plus tard l’œuvre impressionniste de Monet. Monet n’oublia jamais l’influence de Boudin, et lors d’une interview avec le biographe de Boudin, Georges Jean-Aubry, au début des années 1920, il déclara : « Si je suis devenu peintre, c’est à Boudin que je le dois. »

Tout au long de sa vie, Boudin gagna en reconnaissance. Il exposa régulièrement au Salon de Paris, où son travail attira l’attention de Baudelaire, qui loua son approche innovante. Bien qu’étant associé aux Impressionnistes et participant à leur première exposition en 1873, Boudin ne se considéra jamais comme un radical ou un innovateur.

Boudin passa ses dernières années à voyager, notamment à Venise et dans le sud de la France, où il chercha refuge de sa santé déclinante. Il reçut de nombreuses distinctions, dont une médaille d’or à l’Exposition Universelle de 1889 et fut nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1892.

Après la mort de son épouse en 1889, Boudin passa ses dernières années à Deauville, retournant en Normandie, où il décéda le 8 août 1898. Fidèle à sa passion de toujours, il mourut près de la Manche, sous les ciels qui avaient inspiré tant de ses œuvres. Boudin fut enterré au cimetière Saint-Vincent à Montmartre, Paris, laissant un héritage en tant que maître de la lumière, du ciel et de la mer.