Par Galerie Tarantino
DEMANDE D'INFORMATIONS
Epichysis à figures rouges ; Eros hermaphrodite et jeune femme
Argile
Cassure au col et à l’anse et petits éclats sinon très belle conservation
H. 21 cm.
Provenance : Collection Eugène Piot, vente du 3 Mai 1870, lot n. 21
Bibliographie : F. Lenormand, Collection d’Antiquités Grecques recueillies dans la Grande-Grèce, l’Attique et l’Asie Mineure par M. Eug. P., Paris 1870, p. 16, n. 21
Loin d’être une forme rare, l’épichysis, caractérisée par son élégante encolure surmontant une panse en forme de bobine, servait probablement à contenir des liquides précieux impliquant un usage parcimonieux. La finesse de l’embouchure semble en effet moins appropriée au service du vin, comme on l’a parfois expliqué par le passé allant jusqu’à décrire ces vases comme une « œnochoé de forme surbaissée à fond plat ». Il devait plutôt s’agir d’huile ou de parfums. L’embouchure en gouttière est flanquée de deux petits masques stylisés en ...
... relief. Le décor à figures rouges de la partie horizontale est traité avec un soin particulièrement soigné pour cette forme. La bordure est garnie d’une frise d’oves. Un Eros hermaphrodite se tient à genoux et tend un miroir à une jeune femme assise, tenant aussi un miroir et une couronne. A l’arrière du vase, un élégant réseau de palmettes se déploie à partir de la base de l’anse et vient limiter la scène figurée. Les flancs concaves de la panse sont ornés d’une frise végétale surpeinte en blanc et incisée. Le Getty Museum de Malibu et le musée de Saint-Raymond de Toulouse conservent des exemplaires assez semblables attribués au Groupe de Menzies actif au cours du troisième quart du IVe siècle avant J.-C.
Notre exemplaire se distingue tant par sa taille au-dessus de la moyenne que par sa qualité ; des critères correspondant assez bien à l’esprit de la collection Piot à laquelle ce vase a appartenu. Il est ainsi décrit dans le catalogue de la vente :
21 — Basilicate. — Œnochoé de forme surbaissée à fond plat.
Figures rouges rehaussées de blanc.
Aphrodite assise à terre, vêtue d'une tunique talaire,
le front ceint d'une stéphané radiée, tenant un miroir et
une couronne. Auprès d'elle est l'Eros hermaphrodite
agenouillé, tenant un miroir.
Palmettes près de l'anse. Guirlande de pampres peinte
en blanc autour de la base.
Hauteur, 21 cent.
Dans l’introduction du catalogue de la vente, F. Lenormand ne tarit pas d’éloges sur l’ensemble de la collection :
« La collection dont nous donnons aujourd'hui la catalogue au public, et que bientôt disperseront les enchères, est peu nombreuse, mais remarquable au plus haut degré par le choix et la conservation des pièces qui la composent. Elle a été formée par un amateur distingué M. Eug. P., l'un des hommes qui chez nous ont le plus fin sentiment de l'art, et la connaissance pratique des monuments anciens la plus sûre et la plus exercée. Aussi serait-il difficile de rencontrer un choix d'oeuvres antiques fait avec autant de goût et de discernement. La collection ne renferme pas une seule pièce douteuse, ni même une seule pièce banale et vulgaire. Toutes se recommandent à l'attention du public, des amateurs et des savants par un grand mérite d'art, par un état de fraîcheur tout à fait exceptionnel, et le plus souvent aussi par un très-sérieux intérêt archéologique.
Parmi les vases peints on rencontrera un grand nombre de sujets rares et curieux pour la science, en même temps qu'on admirera l'élégance des formes et la finesse des peintures. Il y a là quelques délicieuses amphores de Nola, de beaux vases de Vulci, et les vases de la Basilicate eux-mêmes, moins séduisants d'ordinaire pour les amateurs et moins intéressants pour les érudits, se font remarquer dans cette collection par le jet libre, heureux et animé de leurs compositions. Quant au groupe des lécythus à fond blanc » provenant d'Athènes, il est tout entier exquis et rien n'est plus rare que de trouver dans un pareil état de conservation ces délicates peintures, qui s'évanouissent et s'effacent le plus souvent comme les couleurs de l'aile du papillon. »
