Par Galerie Sismann
Cette superbe croix en argent doré devait autrefois accueillir en son cœur un fragment réputé venir de la Vraie Croix. Logée à la croisée de ses traverses, visible derrière de gros cabochons de verre ou de cristal aujourd'hui disparus, cette relique accordait autrefois puissance et protection à ceux qui se pressaient pour la contempler. Elle était ici sublimée par le décor luxueux et foisonnant des bras de la croix, ornés d'un somptueux décor d'arabesques, de volutes et de palmettes, finement ciselé et réhaussé de cabochons en argent émaillés de bleu profond. La hiérarchisation de ce décor et certains motifs comme les petits étagements cylindriques couronnés d'une sphère qui ornent les extrémités des traverses, ne sont pas sans évoquer ceux d'une croix reliquaire espagnole du tout début du XVIIe siècle conservée au Metropolitan Museum de New-York ( 12.124.3a-b). Toutefois la silhouette plus sinueuse de notre oeuvre, ses luxuriants ornements tout en ...
... courbes et surtout ses cabochons émaillés rapprochent notre reliquaire des productions orfévrées de la région de Cadix en Andalousie à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle et plus particulièrement encore d'un ensemble de pièces liturgiques réalisées à Sanlucar dans le premier quart du XVIIe siècle (cf. Garrido Neva, R.Platería y plateros en Sanlúcar de Barrameda de los s.XVI-XIX, 2016, p. 69-79) . Comme notre croix, celles-ci s'inscrivent dans la continuité de l'art de l'orfèvre maniériste Francisco Merino à l'origine de nouvelles formules esthétiques qui triomphèrent durant l'époque Baroque.