Par Étienne de Roissart
La console est un chef-d’œuvre imitant les grands bronzes dorés réalisé au départ pour soutenir la sculpture de "l'enfant jésus" en marbre blanc de carrare qui est actuellement au musée de Cleveland (E-U).
Réalisée de façon virtuose elle se devait d'être assez puissante tant au niveau technique que visuel. Dès sa conception, une structure en fer forgé a été placée à l’intérieur de la boiserie pour renforcer sa solidité. La console présente une richesse ornementale caractéristique du style baroque. Deux chérubins délicatement sculptés occupent une place centrale. Ils se font face, leurs ailes déployées, tandis qu’une guirlande de fleurs et de feuillages, symbole d’abondance et de beauté, descend élégamment sous eux. Les pieds de la console sont ornés de volutes complexes en forme de feuilles d'acanthes et autres motifs floraux sculptés, témoignant de l’exubérance et de la virtuosité propre au style baroque.
Elle repose sur de ...
... puissants pieds de lions qui renforce la majesté romaine de l'ouvrage. L'écriture particulière et la majesté de cette console montrent la puissance du baroque romain en ligurie.
Cette pièce exceptionnelle ainsi que la sculpture qu’elle soutenait qui est une œuvre majeure du célèbre artiste génois du XVIIème siècle, Filippo Parodi (Italie, 1630-1702). Celui que l'on surnomme le maître du baroque romain fut formé dans l’atelier de Gian-Lorenzo Bernini (1598-1680).
Cette œuvre fut potentiellement exécutée à la demande de la famille dirigeante de la République génoise, la famille Durazzo pour la plus importante de ses résidences, le Palazzo Reale. Anciennement palais Balbi racheté par Eugenio Durazzo (1630-1705) en 1677, au faîte de la puissance de cette famille. Il est probable qu’Eugenio Durazzo, qui avait fait appel à Parodi en même temps que l’architecte Carlo Fontana (1638-1714) pour transformer le palais selon la mode romaine, lui ait commandé cette œuvre.
Bien des années plus tard, Son excellence le vicomte Charles Hippolyte Villain XIIII, ambassadeur auprès de Sa Majesté le roi Léopold Ier de Belgique en Italie, a acquis cette œuvre à Rome. En 1844, Charles Hippolyte Vilain XIIII a pu la ramener en Belgique, depuis lors est restée dans la descendance de la famille Vilain XIIII.