Par Schoppmann Art and Antiques
Chaise en hémicycle
Acajou et placage d'acajou sur hêtre
Assemblages de la ceinture chevillés
Dimensions : H. ; L. ; P. ; H. d'assise
Inventaire au pochoir et étiquette d'inventaire
Paris, 1804
Très rare chaise en hémicycle de la Salle des Séances au Palais du Luxembourg. Elle repose sur quatre pieds en sabre à palmettes et volutes en partie haute. Le piètement est relié par une entretoise en forme de rosace finement ajourée. Ceinture circulaire, dossier à enroulement et cintré, dit en hémicycle.
Qualité de fabrication et détails techniques à la hauteur du modèle : un acajou de première qualité, dense, blond et homogène, placage de ceinture d'une seule bande de 120 cm., entretoise doublée et emmanchée, assemblage du dossier en trois parties avec montage à tenons dans la ceinture. Cette dernière est également intégralement élégie.
La salle des Séances au Sénat impérial
A la suite de la proclamation de l'Empire, le projet architectural de ...
... Sénat conservateur dans le contexte de constitution de l'an X est en partie modifié. Cependant, Jean-François Chalgrin (1739-1811) garde ses responsabilités datant de l'Ancien Régime au sein du palais. Il est conforté en son rôle d'architecte responsable de l'embellissement du Palais du Luxembourg. Certains témoignages sont encore conservés au sein de l'institution, en particulier des dessins préparatoires de sa main et de celle de son collaborateur Pierre Thomas Baraguey (1748-1820), des principaux décors à réaliser pour les pièces du premier étage. Ces éléments nous permettent d'imaginer le prestige sous-jacent qui entoure la responsabilité sénatoriale au sein de la politique impériale.
La Salle des Séances, située au centre du corps du logis central du palais, succède à la salle des Gardes et au salon des Huissiers. Cette pièce de prestige est conçue comme un grand hémicycle où l’architecte dispose en gradins les pupitres et sièges des sénateurs. En face, un hémicycle plus petit, couronné par une voûte à caissons et rosaces, accueille le trône de Napoléon placé sous un dais. C’est dans cette salle, en 1804, que sera proclamé l’Empire. Magnifiquement décorée de vingt-six colonnes corinthiennes en marbre, entre lesquelles prennent place des statues en plâtre de législateurs, orateurs ou hommes politiques grecs et romains [1], elle accueille un mobilier commandé presque pour l'occasion à Jacob Desmalter.
Les archives nous informent dans un rapport du 23 Ventôse an XII (14 février 1804) [2] que "l'ameublement de la Salle des Séances est un travail de longue haleine non seulement parce qu'il est considérable mais encore par les soins et la précision qu'il faut apporter dans la richesse de son exécution" Ce document conjointement signé de Chalgrin et Baraguay et porté à l'attention des Sénateurs fait état suite à l'acceptation du budget à allouer, de la confection de "cent vingt sièges en bois d'acajou [...] grands de formes, dessous et entre les pieds sera ajusté un panneau découpé et emmanché dans le pied pour servir à poser le chapeau / le dossier sera rond et débillardé / Lesdits à 300 Fr. l'un / fait 36,000". Des bureaux, également au nombre de 120 "suivant le plan de la salle" avec "tiroir en face de chaque sénateur" sont par ailleurs inclus dans cette très importante commande.Compte tenu du caractère méticuleux lors de l'embellissement de cette pièce, il est certain que Chalgrin soit à l'origine du dessin préparatoire de ces sièges hors du commun par leur forme au même titre que le fauteuil de l'Empereur ou la tribune.
Jacob Desmalter
Firme créée de l'union entre Georges Jacob et son fils François-Honoré-Georges en 1803, il s'agit du plus important fournisseur de la couronne impériale. La société Jacob-Desmalter et Cie emploiera jusqu'à plusieurs centaines d'artisans. Mise à mal par la crise de 1810-1811, elle fait faillite en 1813. Fabricant de meubles et de sièges, les Jacob collaborent avec Percier et Fontaine pour les commandes les plus prestigieuses et fournissent à la fois l'administration en productions courantes mais également en mobiliers d'apparat élégants et singuliers.
Jean-François Chalgrin (1739-1811)
Prix de Rome à seulement 19 ans, en 1758, il prend quartiers au Palais Mancini à Rome pendant trois ans et demi. Doté de solides connaissances en urbanismes grâce à son expérience comme inspecteur des travaux de la Ville de Paris, il entretient de bon rapport avec Soufflot. Par sa réalisation de l'église Saint-Philippe-du-Roule, il est admis à l'Académie dès 1768. A la mode, et sollicité par les princes, il entre au service du Comte de Provence et devient intendant des bâtiments de sa maison. Il réalisa sous l'Ancien Régime, entre autres, l'Hôtel Saint-Florentin, future résidence de Talleyrand ainsi que le pavillon de musique de la comtesse de Provence ainsi que les jardins et le pavillon Balbi à Versailles.Enfin, outre le Sénat Conservateur, il réalise l'Arc de Triomphe à la toute fin de sa vie.
Provenance :
- livré pour la Salle des Séances au Sénat Conservateur, Palais du Luxembourg en 1804
- probablement affecté au reste du bâtiment sous la Restauration
- idem sous la Monarchie de Juillet cf. inventaires et étiquettes
- vente des Domaines
Rapport de condition complet sur demande comprenant les documents d'archives et le rapport d'état habituel
Notes :
[1]Deux d’entre elles, Caton d’Utique par Clodion et Scipion par Ramey, sont encore exposées au Sénat.
[2] CC 117, Sénat.
Bibliographie :
Mobilier français Consulat et Empire par Jean-Pierre Sammoyault, éditions Gourcuff Gradenico pour une chaise similaire toujours conservée au Sénat
Chalgrin et son temps, Architectes et architecture de l'Ancien Régime à la Révolution, sous la direction de Basile Baudez et Dominique Massounie
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