Par Tobogan Antiques
Exceptionnel centre de table en bronze argenté et doré, composé d’une naïade chevauchant un dauphin, soutenant une coquille ciselée à décor de roseaux, ornée d’une tête de dieu fleuve sur sa proue et sur laquelle un amour ailé souffle dans une conque.
L’ensemble repose sur un piédouche scandé de têtes de dauphins et de cuirs découpés, finissant par un socle en porphyre à gradins moulurés.
Contexte historique et artistique :
Les centres et nefs de tables sont attestés en France dès le Moyen-âge afin de présenter les épices et autres condiments rapportés des lointaines contrées du pourtour méditerranéen ou issu du commerce des routes de la soie.
L’importance de leur présence sur les tables prestigieuses sera confirmée tout au long des arts décoratifs, évoluant au cours du XIXème siècle en surtout de table, devenant un élément central de décoration.
On retrouve ici une véritable virtuosité dans la composition et la représentation de la ...
... figure humaine qui n’est pas sans rappeler les plus grands artistes de la Renaissance italienne. En effet, la fluidité des lignes de la naïade est à rapprocher de la nymphe de Fontainebleau de Benvenuto Cellini conservée au musée du Louvre et datée de 1545, tandis que la représentation naturaliste du décor marin renvoie au travail de Wenzel Jamnitzer tel son écritoire orné de coquilles naturalistes conservé au Kunsthistorisches Museum de Wien
Cette nef est un manifeste artistique du savoir-faire bronzier en France à la fin du XIXème siècle et est très probablement l’œuvre du bronzier Denière, élève de Aimé Chenavard.
Œuvre en relation :
Un exemple proche concernant la figure féminine se retrouve sur une paire de nefs du milieu du XIXème siècle, conservée en collection privée.
Biographie :
Guillaume Denière (1815-1903) fut l’élève du célèbre ornemaniste Aimé Chenavard (1798-1838) et de l’architecte Henri Labrouste (1801-1875). En 1844, Guillaume Denière succède à son père Jean-François, établi depuis 1804 rue Vivienne à Paris. L’entreprise est alors très prospère et quatre cents ouvriers travaillent à satisfaire les nombreuses commandes du roi Louis-Philippe et de la haute bourgeoisie. Il exécute des bronzes d’ameublement, des candélabres, des pendules ainsi que des surtouts de table en bronze doré. Il collabore avec de nombreux artistes parmi lesquels Carrier-Belleuse (1848-1913) et Constant Sévin (1821-1888). Il livre plusieurs pendules pour le palais des Tuileries en 1852 et une pendule « globe » à cadrans tournants pour le Grand Salon du Château de Bagatelle. Ses œuvres sont très souvent remarquées aux Expositions Universelles, à tel point que l’Empereur Napoléon III lui achète en 1867 une garniture de cheminée. Sa renommée s’étend à travers le monde, qui lui vaut de livrer un spectaculaire surtout en bronze en 1854 à l’ambassadeur de Russie, Kisselef, et des bronzes décoratifs au Vice-Roi d’Egypte, Saïd Pacha en 1862 ainsi qu’au roi du Cambodge, Norodom 1er (Grilles de la Salle du Trône). A l’Exposition Universelle de 1889, il remporte une médaille d’or.
Retrouver le mobilier ou les objets d''art similaires à « Centre de table « La Naïade » attribué à G. Denière, France Circa 1870 » présenté par Tobogan Antiques, antiquaire à Paris dans la catégorie Cassolettes, coupe et vase Napoléon III, Objet de décoration.