Par Franck Baptiste Provence
Cabinet de voyage en placage de bois précieux (ébène et palissandre) incrustés de filets en ivoire gravé.
Il ouvrant par un abattant en façade qui découvre un intérieur à huit tiroirs sur quatre rangées et une niche centrale.
La vantail de la niche ouvre sur un petit casier surmonté de deux petits tiroirs ; la traverse de séparation de ces derniers permet de faire coulisser deux compartiments secrets supplémentaires qui sont dissimulés dans le double fond.
Les tiroirs et la niche à décor de filets et de petits animaux en ivoire (bouquetins, écureuils) finement gravé sur fond d’ébène .??Ferronnerie et orfèvrerie d’origine, notamment une serrure en acier en as de pique et des poignées de préhension et de transport en argent à décor de mascarons.
Belle qualité de bois d’ébène d’Afrique avec un fort contraste, allant du noir le plus intense (coeur de l’arbre) à un marron tendre issu de l’aubier ; grande finesse de la gravure sur ...
... ivoire.
Intérieur des tiroirs en bois de noyer, âme en bois résineux.
Très bel état de conservation.
Travail d’Italie du Nord, région de Milan vers 1650.
Dimensions:??Hauteur : 35 cm ; Largeur: 42 cm ; Profondeur : 31,5 cm
Notre avis:
L’origine de ce type de cabinet plaqué d’ébène est Hollandaise.
Quelques artisans issues du St Empire Germanique comme Théodore de Voghel et Iacobus Fiamengo furent envoyés à l’armurerie royale de Naples pour réaliser des crosses de fusils et d’arbalètes pour la service des Habsbourg d’Espagne.
Devant le succès de cette luxueuse production ils décidèrent de répondre à une demande grandissante en produisant des pièces pour des civils, notamment de précieux cabinets à destination des riches marchands faisant escale dans le port .
Pour se faire ils embauchèrent des « intagliatore d'avoli » comme le graveur Giovanni Battista de Curtis mais aussi des ferronniers et des orfèvres pour réaliser les riches montures de ces cabinets de voyage.
Plusieurs pièces commanditées par la Cour et documentées sont aujourd’hui conservées dans les musées italiens.
Après la révolte de 1647 et la proclamation de la république Napolitaine, le foyer de production suivit la cour d’Espagne et se déplaça plus au nord dans le duché de Milan.
Jusqu’en 1713, les rois d’Espagne vont rester ducs du Milanais et vont faire de la cité un des plus riche foyer artistique d’Europe, en développant le commerce des armes, du textile et surtout le secteur bancaire.
Outre la frappe de monnaies en or la Lombardie devient la capitale européen de la finance.
Notre exemplaire est caractéristique du début de cette luxueuse production Lombarde, son bel état conservation, sa préciosité et la rare présence de petits animaux en ivoire en font un objet assez rare sur le marché.
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