Par Tobogan Antiques
Signé deux fois sur la serrure P. SORMANI 10, r Charlot Paris
Rare cabinet de style néo-Renaissance en acajou, buis sculpté et marbre Portor, orné de bronzes ciselés et dorés.
La partie haute, surmontée d’une frise de postes et de cabochons en marbre, est composée d’une porte centrale décorée d’un panneau sculpté représentant la naissance de Vénus, encadrée par deux paires de colonnes baguées et cannelés à chapiteau corinthien en bronze doré découvrant deux portes à ouverture secrète. Deux tiroirs à prise en forme de tête de lion et un tiroir central orné d’entrelacs en bronze doré complètent la partie haute de ce cabinet.
En partie basse, deux tiroirs en ceinture à moulures de losanges surmontent deux portes à décor de médaillons en bronze ciselé représentant les profils du roi Charles VII de France et de sa maîtresse Agnès Sorel, encadrés d’écoinçons à fond de rinceaux découpés. Trois montants sculptés détachés surmontés ...
... de feuillages en bronze doré scandent les panneaux.
L’ensemble repose sur cinq pieds boule.
Oeuvre en relation :
L’attribution du dessin à Edouard Lièvre est faite en comparaison avec plusieurs pièces de style Renaissance de la vente de ses biens suite à son décès Succession de Feu Edouard Lièvre, Paris, Hôtel Drouot, 21-24 Mars 1887, notamment le n°16. (voir photo jointe)
Biographie :
Paul Sormani, né en Italie en 1817, mort en 1877. D’abord spécialisé dans la fabrication de nécessaires et de petits meubles de fantaisie, il installe en 1854 ses ateliers au n°114 rue du Temple à Paris. La maison Sormani connaît rapidement un grand succès et devient très appréciée de la haute société parisienne ainsi que de la famille impériale elle-même. L’impératrice Eugénie décore ses palais et diverses résidences dans les styles de l’Ancien Régime. Elle fait alors immanquablement appel aux belles créations de Sormani. La maison Sormani présente ses œuvres à toutes les grandes expositions nationales et internationales, comme à l’Exposition des Produits de l’Industrie de 1849 ou les grandes Expositions Universelles parisiennes de 1855 et 1867, où Sormani est honoré par les jurys et gagne les plus hautes récompenses pour sa « production qui révèle une qualité d’exécution de tout premier ordre ». C’est à la suite de l’Exposition Universelle de 1867 que Sormani se développe et déménage 10 rue Charlot, où ses ateliers prennent alors toute leur importance. Paul-Charles Sormani, fils de Paul, né en 1848, travaille avec son père puis après la mort de ce dernier, continua avec sa mère, sous la raison sociale Veuve Paul Sormani et Fils à Paris. Après la guerre de 1914, ils s’associèrent avec Thiébaux et la maison fut transférée 134 boulevard Haussmann et cela jusqu’en 1934.
Edouard Lièvre est formé dans l’atelier du peintre Thomas Couture, l’un des artistes les plus en vue dans le cercle restreint de l’Impératrice Eugénie. Lièvre se consacre cependant rapidement à l’art du mobilier. Marqué par l’éclectisme typique du Second Empire, Lièvre sait s’entourer de collaborateurs habiles pour donner naissance à ses modèles de style Renaissance, Louis XVI ou Oriental. Ces derniers s’inscrivent alors dans le grand mouvement artistique à la mode depuis les années 1860 : le Japonisme. Ils recréent un Orient imaginaire et décoratif adapté aux salons occidentaux. En tant que décorateur d’intérieur, Lièvre assortit également à ces meubles luxueux très soignés, des bronzes, des céramiques et mêmes des tissus. Cet exotique Orient, dont seule une élite fortunée peut s’offrir les merveilles, séduit les banquiers, magistrats, artistes et célèbres courtisanes, autant que les familles royales et princières. Après la mort d’Edouard Lièvre, la majeure partie de ses modèles, croquis et plans d’ébénisterie furent achetés par l’Escalier de Cristal, donnant ainsi le droit à cette célèbre maison parisienne de rééditer le mobilier de Lièvre sous leur propre estampille (Ventes de la succession Lièvre, Hôtel Drouot, 27 Fév. 1890).
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