Par Galerie Gabrielle Laroche
Dans l’Europe médiévale et plus encore au début du 16e siècle, les animaux fantastiques se rencontrent dans les Bestiaires, genre littéraire s’apparentant à la poésie.
Dans un but d’enseignements moral ou religieux, le Bestiaire utilise les caractères particuliers d’animaux, vivants ou créés de toutes pièces et interprétés de manière symbolique.
Durant les siècles suivants, malgré les progrès d’une science qui amène à la connaisssance approfondie d’un monde zoologique d’une extrême compléxité, les animaux imaginaires ont continué d’avoir dans notre culture occidentale une place prépondérante, en réaction peut-être à une logique et à un fonctionnement de plus en plus cartésien.
L’animal fantastique ailé est le plus souvent hybride, c’est à dire composé d’éléments spécifiques d’espèces différentes.
C’est le cas des sirènes. Dans la mythologie elles ne sont pas figurées telles que nous les connaissons ...
... aujourd’hui sous la forme d’être aquatiques, mi-femme, mi-poisson, dont le corps se termine par une queue. Ce sont les auteurs chrétiens qui en font « des jeunes filles de la mer qui trompent les navigateurs grâce à leur grande beauté et la douceur de leur chant. De la tête au nombril, elles sont semblables au corps d’une jeune vierge et au genre humain, mais elles possèdent une queue de poisson » (cf. le Liber Monstronum). Originellement, la sirène est représentée comme une femme-oiseau ou un oiseau à tête de femme et porte le nom de harpie.
La sirène que nous présentons, reprend la description type de la sirène évoquée plus haut à l’exception des bras symbolisés par des feuilles d’acanthe.
Derrière son visage rond bien dessiné se cachent des cheveux bouclés ondoyant le long de petites ailes se terminant juste sous les épaules.
Son buste sobrement évoqué se termine par un drapé posé sur ses hanches présentant en son centre une grappe de raisins avec feuilles et fruits.
La particularité de cette sirène réside dans la présence de deux queues de poisson aux écailles finement sculptées, simulant deux jambes.
Elles se terminent par deux nageoires caudales finement travaillées elles-aussi.
L’harmonie et la beauté de cette sculpture réside dans l’équilibre entre le travail sobre du buste mettant en avant la profondeur du tilleul et, la finesse du travail de sculpture des deux queues de poissons.
Il s’agit d’une parfait exemple de l’œuvre des sculpteurs de l’Allemagne du Sud au début du XVIe siècle.
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