Par Tobogan Antiques
Signée F. Linke
Importante commode de style Louise XVI à ressaut central de forme bombée, en placage d’amarante et de satiné, à côtés concaves, et richement ornée de bronzes ciselés et dorés. Elle ouvre à cinq tiroirs en façade dont trois en ceinture à décor de frises de rinceaux et feuillages en bronze doré. Elle est décorée sur trois côtés d’une marqueterie à la reine de tournesols sur fond de croisillons à encadrement de filets de buis et d’ébène. Le ressaut central, souligné de bronzes ciselés et dorés, est orné d’une élégante marqueterie représentant un trophée pastoral dans un cartouche. Elle est surmontée d’un plateau mouluré en marbre « Fleur de pêcher » souligné d’une frise d’oves en bronze doré et se termine par quatre pieds cambrés finissant par des sabots feuillagés.
Œuvre en relation :
Cette commode réalisée par François Linke, et présente dans ses archives photographiques à l’Index 10, est inspirée ...
... d’une commode réalisée vers 1790 par l’ébéniste Jean-Henri Riesener (1734-1806) et conservée au Château de Fontainebleau (n° d’inventaire F 651 C).
Biographie
François Linke, né en Bohême (Tchécoslovaquie) en 1855, débuta comme ébéniste vers 1882 et exerça à Paris jusqu'à sa mort, en 1946, au faubourg Saint-Antoine. Vers 1900, à l'apogée de sa carrière, il adjoignit même une succursale, place Vendôme. Il s'était spécialisé dans la fabrication de meubles de style Louis XV et Louis XVI, ambitieux tant par leurs dimensions que par leur somptueuse ornementation de bronzes, ce qui lui valut de nombreuses commandes dès la fin du XIXème s. Désirant aller au-delà des copies de style XVIIIème, Linke collabora avec le déjà célèbre sculpteur Léon Messagé et intégra les lignes sinueuses annonçant l'Art Nouveau, développant ainsi un style très personnel. L'un de ses grands succès fut remporté à l'Exposition Universelle de 1900, où le jury lui décerna la médaille d'or pour son bureau, dessiné par Messagé, en bois de violette, monté de bronzes d'esprit Louis XV. La « Revue artistique et industrielle » glorifia Linke en écrivant que son stand à l'Exposition était la plus grande démonstration jamais réalisée dans l'histoire du mobilier d'art.
Né en Allemagne, Jean-Henri Riesener (1734-1806) vient à Paris vers 1755 afin d'y accomplir sa future formation et entre dans l'atelier de Jean-François Oeben, lui-même immigré allemand. À la mort de celui-ci en 1763, il prit la direction de son atelier et épousa sa veuve, sœur de l'ébéniste Roger Vandercruse. Tant que Riesener n'eut pas sa propre maîtrise, il utilisa l'estampille de J.-F. Oeben. Reçu maître en 1768, il fut nommé « ébéniste ordinaire du roi » en 1774 et, pendant les années 1769 à 1784, fournit la cour et la famille royale en meubles fastueux de style néo-classique. Il est considéré comme l'un des meilleurs représentants du style Transition et acheva notamment en 1769 le célèbre secrétaire à cylindre de Louis XV, ou « bureau du Roi », commencé par Oeben neuf ans plus tôt.