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Glossaire des Arts Décoratifs

Bergame

Tapisserie grossière, manufacturée sur le métier, faite de toutes sortes de matières filées, telles que soie, laine, coton, chanvre, poil de chèvre, de boeuf et de vache, qui fut d'abord fabriquée à Bergame, mais dont plus tard la fabrication fut transportée en France.

Il est probable que c'est vers la fin du XVIe siècle que ce tissu, alors importé d'Italie, commença d'être goûté chez nous. Du moins, la bergame apparaît pour la première fois dans les documents en 1596.

C'est en 1622, et aussi à Lyon, que s'établit la première fabrique de ce tissu. Cet année-là, un sieur Barthélemy, de Bergame, sollicita et obtint la permission d'habiter à Lyon pour y établir "sa manufacture de tapisseries qui se font en Bergame". Toutefois, cette tentative ne paraît pas avoir donné tous les résultats qu'on en attendait, et c'est à Rouen et à Elbeuf que la fabrication de l'étoffe nouvelle prit le plus de développement. Celle d'Elbeuf passa longtemps pour la meilleure, mais celle de Rouen fut la plus connue. Si bien que cette dernière ville n'occupa pas moins de soixante métiers à la fabrication de ce genre de tapisserie et finit par lui donner son nom. Voila pourquoi, en bien des circonstances, le nom de Tapisseries de Rouen dot être considéré comme synonyme de bergame.

Des bergames fabriquées à Rouen, les unes étaient en point de Hongrie, les autres à grandes barres chargés de fleurs et d'oiseaux, d'autres à grandes barres unies, d'autres encore étaient appelées Chine et Écaille, parce qu'elles imitaient le point de Chine ou les écailles de poisson. Enfin, une dernière sorte portait le nom de Tortin, parce que la laine employée à sa fabrication était tordue.

Indépendamment de Rouen et d'Elbeuf, on fabriqua encore des bergames à Strasbourg et à Toulouse; mais elles étaient moins recherchées. A Paris, le dépot de ces petites étoffes d'ameublement était établi dans la rue Saint-Denis, près de la porte de Paris. C'est de là que leur vint également cet autre nom, plus singulier encore, de Tapisserie de rue Saint-Denis, ou encore de la Porte de Paris, sous lequel on les trouve désignées dans certains document.