Fils de l’ébéniste et marchand-mercier Jacques Denizot, Pierre Denizot travaille dans l’atelier paternel, et bien qu’ayant obtenu ses lettres de maîtrise en 1740, ne les fait enregistrer qu’en 1760, à la mort de son père. Ce n’est qu’à ce moment qu’il marque ses ouvrages de son estampille personnelle.
Il établit son commerce rue Neuve-Saint-Roch, travaille pour le compte de son confrère Léonard Boudin et reçoit des commandes royales et princières pour les châteaux de Saint-Germain-en-Laye et de Maisons-Lafitte.
De 1764 à 1766, il est juré comptable de sa corporation et devient, à partir de 1776, le fournisseur officiel du Comte d’Artois à qui il livre toutes sortes de meubles aussi bien de luxe qu’ordinaires.
Il possède une grande habilité technique et produit des ouvrages principalement de style Louis XV ou Transition. Très peu de meubles Louis XVI sortent en effet de ses ateliers. Ses réalisations sont surtout marquetées de motifs géométriques, cercles, carrés, losanges ou de motifs de fleurs et de trophée, dessinés avec rigueur. C’est en exécutant une commande passée par l’un de ses clients, Monsieur, Comte de Provence, que Pierre Denizot mourut dans son atelier en 1782.
En date des 29 Juillet et 27 novembre 1782, les Annonces, Affiches et Avis divers mentionnent une vente aux enchères organisée après le décès de l’ébéniste, dans laquelle il est fait état, en plus d’un grand stock de bois d’acajou, d’amarante et d’ébène, d’un nombre important de commodes, armoires, bureaux à cylindre, secrétaires, tables de jeux, tables rondes et ovales ... «garnis de fontes et d’ornements dorés d’or moulu»
MUSÉES
- Armoire basse, elle ouvre à deux vantaux découvrant un rayon intérieur. Elle est galbée sur ses trois faces, et repose sur des pieds légèrement cambrés. La traverse inférieure est mouvementé. Elle est entièrement marquetée en prunier, d'un décor de losanges concentriques, et de chevrons sur lesquels se détachent des rinceaux en amarante ou palissandre. L'intérieur des vantaux est également plaqué. L'ornementation de bronze ciselé comprend des chutes à têtes de béliers, des entrées de serrures, un filet, un cul de lampe, et des sabots. Le dessus est un marbre campan enrubané. (attribué à Pierre Denizot) - N°MAD1686 - Musée des Arts Décoratifs - Lyon
- Meuble d'entre-deux Louis XV plaqué de bois de rose et d'amarante, ouvrant à rideaux coulissants. - Musée Cognac-Jay - Paris
- Secrétaire médailler marqueté de fleurons dans des entrelacs teintés vert, pans coupés à cannelures simulées, vingt-six petits tirois intérieurs - Musée Jacquemart André - Paris
- Petite commode Louis XVI en acajou marqueté de carrelages, pieds gaines en pan coupé - Victoria and Albert Museum - Londres
BIBLIOGRAPHIE
- Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle - Pierre Kjellberg - Les Editions de l'Amateur - 2002
- Les ébénistes du XVIIIe siècle - Comte François de Salverte - Les éditions d'Art et d'Histoire - 1934
- Les Ateliers parisiens d'ébénistes et de menuisiers aux XVIIe et XVIIIe siècles - Guillaume Janneau - S.E.R.G., 1975, p. 122