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Du 28 août au 21 septembre 2017 | Jardin du Palais-Royal

Solitude, passion, argent, sexe, pouvoir, révolution, au Palais-Royal l’histoire mènera les visiteurs par le bout du nez.

Avec « Subodore » de Chantal Sanier, créatrice de parfums, le Centre des monuments nationaux propose une expérience singulière aux visiteurs du jardin du Palais-Royal. Du 28 août au 21 septembre, ils pourront découvrir dans la galerie d’Orléans les évocations olfactives de dix grands personnages historiques, qui ont marqué ou ont été marqués par le Palais-Royal.

Exposition Subodore au Palais-Royal

Construit pour Richelieu qui en fit don au roi à sa mort, résidence d’Anne d’Autriche et de ses deux fils, dont le jeune Louis XIV qui le céda plus tard à son frère Philippe d’Orléans, mais aussi lieu animé par la présence de son jardin et de théâtres, le jardin Palais-Royal porte les vibrations et la mémoire de personnes, d’évènements, d’échanges qui s’y sont produits.

La créatrice Chantal Sanier a cherché à faire revivre certaines de ces émotions par le truchement de l’odorat. Elle a conçu et réalisé dix histoires olfactives reposant dans dix sphères de terre cuite installées galerie d'Orléans pour exprimer en parfums dix personnages emblématiques du Palais : Richelieu, Louis XIV, Anne d’Autriche, Monsieur, la princesse Palatine, Molière, le Régent, mademoiselle Montansier, Camille Desmoulins, Philippe Egalité.
Les visiteurs pourront passer leur nez par l'ouverture de ces sphères et en respirer les parfums évanescents, changeants, créés à partir de matières végétales intégrales et porteuses de multiples informations. Ils devront faire appel à leur imagination pour accéder aux traces de mémoire éveillées par les odeurs délicates qu’ils auront débusqués ou « subodorés ». Au-dessus de ces sphères des lés de latex animés par la lumière, le vent ou la pluie exprimeront aussi à leur façon ces présences flottantes.

vue du Palais-Royal expostion Subodore
1 - Vue de "Subodore" de Chantal Sanier © LesMuses
2 - Portrait de Chantal Sanier © LesMuses 

Plus que n’importe quel lieu en plein air à Paris, le jardin du Palais Royal semble porter encore les vibrations et la mémoire de personnes, d’évènements, d’échanges qui s’y sont produits. Peut-être leurs odeurs ont elles laissé des traces. Le vide de l’air est-il palimpseste ? Peut-on les capturer encore à mains nues sans machine juste avec notre imaginaire ?

Quelques exemples de correspondances entre le végétal et les personnages

• Richelieu : Encens et benjoin pour Les Riches Lieux du Cardinal
• Louis XIV : Jasmin et amères racines pour le Désarroi de l'Enfant Roi
• Anne d'Autriche : Frangipane et fleurs pour Les Peaux d'Anne
• Monsieur : Patchouly et fleurs tendres pour l'arrivée de Monsieur mon frère
• La princesse Palatine : Du cèdre sur les traces de La Pas Latine
• Molière : Girofliers pour un Molière qui n'est plus malade
• Le Régent : Une myrrhe épicée pour l'Ingérable Régent
• Mademoiselle Montansier : Mousses de chêne et des fleurs pour La Montée En Scène de la Montansier
• Camille Desmoulins : Cade et laurier pour Les Ailes des Moulins
• Philippe Egalité : Ténébreuse tubéreuse pour l'Egalité sans Philippe

Le domaine national du Palais-Royal, trois siècles d'architecture

Après l'abattement de l'enceinte de Charles V, le cardinal de Richelieu demanda à Jacques Lemercier, son architecte attitré, d'édifier à proximité du Louvre un palais monumental doté d'un grand jardin (1634). Celui-ci fut longtemps appelé le Palais Cardinal, avant de devenir, à la mort de Richelieu, la propriété du roi et de prendre le nom qui est demeuré le sien : le Palais-Royal. Il fut la résidence de la famille d'Orléans et devint le centre du pouvoir durant la Régence (1715-1723).

Chateau de Maisons- CMN
Conseil du Régent au Palais-Royal

Le corps principal du bâtiment, qui fait face au Louvre, fut achevé et remanié par Pierre Contant d'Ivry au XVIIIe siècle puis Pierre François Léonard Fontaine au siècle suivant.

En 1781, Louis-Philippe d'Orléans (le futur Philippe-Egalité), à court d'argent, lança une importante opération immobilière. Il chargea Victor Louis de border les côtés du jardin de trois ailes. Celles-ci furent occupées par des maisons de rapport, à façades uniformes ; les galeries du rez-de-chaussée accueillirent des boutiques. C'est encore le visage qu'on lui connaît aujourd'hui.

Richelieu avait fait édifier en 1635 une salle de théâtre qui fut victime de plusieurs incendies. Une nouvelle salle, l’actuelle Comédie Française, fut construite et inaugurée en 1790.

Le Palais-Royal devint rapidement un des lieux de promenades favoris des parisiens, puis un haut lieu de l’agitation révolutionnaire. Sous le Directoire (1795-1799) commencèrent à s'y installer des cercles de jeu, accompagnés d'un cortège de filles de mauvaise vie. Dès le début de son règne, Louis-Philippe fit fermer les tripots ; la place perdit sa mauvaise réputation, mais aussi une bonne part de sa fréquentation.

Galeries au Palais-Royal - Léopold Boilly (1761-1845) © Musée Carnavalet

Afin de lui redonner vie, certains urbanistes envisagèrent de percer des rues au milieu du jardin. Pendant l'entre-deux-guerres, on procéda à son dégagement et entreprit la démolition de la galerie d'Orléans, qui séparait le palais du jardin. Seuls subsistent les portails latéraux auxquels répondent désormais les colonnes de Buren.

 

INFORMATIONS PRATIQUES

Jardin du Domaine national du Palais-Royal
2 galerie Montpensier (Poste d’accueil) - 75001 Paris

 

« Subodore » de Chantal Sanier au jardin du Palais-Royal
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