Édifié à proximité de Paris au cœur d’une forêt giboyeuse, le Domaine de Rambouillet a su attirer les plus Grands du Royaume puis de la République.
Du Moyen Age à nos jours, princes, rois, empereurs puis présidents de la République en ont fait une demeure de plaisance. Une résidence privée où il faisait bon vivre, loin de l’étiquette stricte des résidences officielles.
Chacun de ses prestigieux propriétaires a souhaité aménager la demeure au goût de son époque, masquant peu à peu les vestiges d’une forteresse médiévale. L’architecture singulière du château, ainsi que la grande variété de ses décors intérieurs témoignent de cette riche histoire. Aujourd’hui le château de Rambouillet présente un ensemble hétéroclite dans lequel se succèdent de façon surprenante des appartements d’époques différentes, et offre au visiteur un véritable voyage à travers le temps, dans l’intimité des plus grands.
Au XIVe siècle, Jean Bernier conseiller en Eau et Forêt du roi Charles v, fait l’acquisition d’un petit manoir qu’il transforme en véritable forteresse protégée de douves. Son initiative répondait très certainement à l’ordonnance du 19 juillet 1367 qui prescrivait d’armer tous les châteaux de France pour la protection du territoire contre la menace anglaise. La tour dite « François ier » est le dernier témoin visible de cette période de l’Histoire.
À la fin du XIVe siècle et jusqu’en 1699, le château devient la propriété de la famille d’Angennes et transformé en une magnifique demeure de plaisance, doté d’un vaste domaine de chasse. La dernière génération de cette famille, est contrainte de céder le domaine à l’un de ses créanciers, Jean-Baptiste Fleuriau d’Armenonville.
Ce dernier choisit de développer les espaces extérieurs, lui qui n'avait dépensé que 140 000 livres pour acquérir le domaine, y engloutit plus de 500 000 livres en l'espace de quelques années. Selon la tradition, c'est lui qui fait transformer les jardins à la française en créant une succession de parterres et de plans d'eau, alimentés par les nombreuses sources de ces terrains marécageux. Un canal est creusé dans l'axe de la façade sud-ouest du château et prolongé par un tapis vert. Un autre canal, perpendiculaire, longe les parterres de broderies qui s'étendent au pied du château. Au-delà de ces parterres sont aménagés trois bassins de formes différentes. Le parc est agrémenté de sculptures par Simon Mazière, Pierre Legros et René Frémin. Une création dont la renommée attirera la convoitise des plus grands
En 1706, Louis xiv contraint Jean-Baptiste Fleuriau d’Armenonville à quitter les lieux et offre le domaine à son fils légitimé, le comte de Toulouse. Le château de Rambouillet change alors de statut : il devient la demeure d’un Prince de sang. Il faut donc l’aménager en conséquence : l’une des ailes est doublée pour recevoir un nouvel appartement doté de magnifiques boiseries. Les communs sont construits pour accueillir les équipages et des appartements destinés à loger les membres de la cour.
À la mort du comte de Toulouse, en 1737, c’est son fils, le duc de Penthièvre, qui hérite du domaine. Celui-ci est à l’origine du jardin Anglais, parsemé de surprenantes fabriques : Kiosque chinois, Ermitage, et Chaumière aux coquillages.
En 1783, le roi Louis xvi est à la recherche d’un nouveau pavillon de chasse en terre d’Yvelines. Déjà très utilisé par ses prédécesseurs, le Château de Rambouillet lui paraît parfait. Il l’acquiert donc sur sa cassette personnelle. Afin d’attirer sa femme, Marie- Antoinette, en son nouveau domaine, le roi lui fait construire une Laiterie d’apparat au milieu d’un arboretum. Il développe aussi une ferme expérimentale dans laquelle il fait venir un troupeau de moutons espagnols : les fameux Mérinos.
En 1789, le château est laissé à l’abandon quelques années jusqu’à l’avènement de Napoléon Ier, en 1804. Amoureux de la chasse, l’empereur consacre temps et argent à sa résidence rambolitaine. Il y apporte de nombreuses modifications.
Sous la Restauration, le château redevient demeure des Bourbons. Louis XVIII restaure entre autres les façades sur jardins. Charles X, quant à lui, signe en ces lieux son abdication le 2 août 1830.
Louis Philippe d’Orléans, roi des français, décide de ne pas conserver le domaine sur la liste civile. Aussi le château est loué tour à tour à différents occupants et devient même un luxueux restaurant.
Puis, en 1852, il est réintégré dans la liste civile des résidences du gouvernement par Napoléon III.
Dès la fin du XIXe siècle, les présidents de la République poursuivent la tradition des chasses à Rambouillet. En 1895, Félix Faure l’aménage comme lieu de villégiature estivale, lui conférant ainsi le titre de résidence présidentielle. Tout au long du XXe siècle, le domaine accueille ainsi nombre de chefs d’Etat étrangers et devient le théâtre d’importantes rencontres internationales telles que la réunion du premier G6 en 1975.
Le 1er juin 2009, le château est remis en dotation au Centre des monuments nationaux, désormais chargé de sa gestion. Son statut de résidence royale, attribué dès 1783, lui confère aujourd’hui encore le titre de Domaine national, d’autant plus qu’il bénéficie du statut de résidence du Premier ministre depuis 2007. Le château est meublé par le mobilier national.
Ces jardins présentent la même richesse que leur château : jardins français, anglais et paysager se côtoient ici et se conjuguent avec le caractère exceptionnel de ce château.
Edifiée à la demande du duc de Penthièvre pour sa belle-fille, la princesse de Lamballe, la Chaumière aux coquillages présente un décor d’une finesse aujourd’hui inégalée en Europe, ainsi que son mobilier d’origine réalisé par François II Foliot.
Cadeau du roi Louis XVI à son épouse Marie-Antoinette, la Laiterie de la reine, décline le faste de toute une époque et un art de vivre largement imprégnés de la philosophie des Lumières
INFORMATIONS PRATIQUES
Château de Rambouillet
78120 Rambouillet
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