Fils de Louis Montigny, ouvrier privilégié du Roi, Philippe Claude Montigny possède un atelier dans le quartier de la Contrescarpe à Paris. Il est également le beau-frère de Fidelis Schey, ébéniste reçu maître à Paris en 1777. Avec Levasseur, il figure parmi les quelques restaurateurs des médailliers en marqueterie Boulle du mobilier de la Couronne. L’Almanach Dauphin le présente même en 1778 comme « un des plus renommés pour les meubles en écaille et argent ou ébène et cuivre, dans le genre des ouvrages du célèbre Boulle ». Il réalise également de nombreuses œuvres pour les plus grands marchands-merciers de son époque.
L’œuvre de Montigny ne se borne pas à des restaurations ou à des reproductions. Fidèle aux formes architecturées, robustes et massives du règne de Louis XIV, il créé aussi des ouvrages originaux et caractéristiques de sa manière. Sur quelques meubles, il conserve la technique de Boulle, mais il y ajoute des formes nouvelles. Ses œuvres se caractérisent également par un large emploi de l’ébène, plus rarement de bois de rose, acajou et satiné.
Ses placages, toujours unis et disposés en grandes surfaces soulignent ses décors de bronzes chargés et très spécifiques : baguettes d’encadrement, motifs ou frises de grecques, frises d’entrelacs, de postes ou encore de guirlandes, auxquels s’ajoutent du cuivre, incrusté dans les cannelures des pieds. Il réalise aussi quelques meubles en laque. Ses ouvrages présentent malgré tout une faible variété de modèles. On relève le groupe des bureaux et tables à écrire – notamment une série de bureaux plats réalisés entre 1770 et 1780 - et celui des secrétaires et encoignures.