Charles Krier, fils de Jean Krier, menuisier à Puttelange en Lorraine, travaillait comme compagnon ébéniste dans le faubourg Saint-Antoine, quand, à l'âge de vingt-quatre ans, il épousa une jeune veuve tenant auberge rue de Lappe. Après avoir obtenu des lettres de maîtrise le 12 janvier 1774, il s'établit fabricant et marchand de meubles, rue du Bac, où il demeurait encore au début de l'Empire. Ses poductions, marqués de l'estampille C. KRIER, se caractérisent en général par une certaine lourdeur de style. Mais cet ébéniste soignait la composition de ses souvrages et, pour les garnir, utilisant des cuivres peu communs, tels que des listels à torsades ou des chutes de pendentifs ajourés. Un exemple typique de ses travaux faisait partie de l'ancienne collection Victorien Sardou. C'était un secrétaire à placages de bois satiné et filets d'amarante, avec une petite armoire au-dessus de l'abattant et trois rangs de tiroirs dans le bas. On connaît aussi quelques bons meubles en acajou signés par ce fabricant.