Issu d’une famille de menuisiers parisiens, Jean-Baptiste Gourdin est le fils aîné de Jean Gourdin appelé Père Gourdin et le frère de Michel Gourdin, lui-même menuisier. A l’inverse des artisans du bois du XVIIIème siècle, il n’est pas admis comme apprenti chez un maître menuisier, mais chez le sculpteur Toussaint Foliot, de 1736 à 1741. Par la suite, il retravaille dans l’atelier de son père de 1741 à 1746. Privilégié par sa formation acquise chez ces deux maîtres, il est admis dans la communauté des menuisiers en 1747, alors qu’il n’a pas encore fini son apprentissage. Il épouse en 1746 Marie-Françoise Ferret, fille du maître menuisier Claude Ferret. Au décès de ce dernier, Jean-Baptiste Gourdin hérite de sa boutique, également située rue de Cléry. Il y ouvre son propre atelier et engage des apprentis, pour finir par acheter l’ensemble de la maison en 1761 sous l’enseigne du « Nom de Jésus », près de celui de son père. Gourdin travaille pour une clientèle plus éclectique que celle de son père, composée de nombreux financiers d’Europe. Parmi ses clients les plus renommés, on dénombre de façon assez régulière le prince de Soubise, duc de Rohan, mais aussi le marquis de Bellevaux ; mais sa cliente la plus illustre est sans aucun doute la dauphine Marie-Antoinette lorsqu’elle emménage à la cour.
Sa production, qui se prolonge jusque dans les premières années du règne de Louis XVI, se compose de modèles classiques sans originalité particulière. On y retrouve des lits de repos, chaises longues ou encore bergères. On y relève tout de même la noblesse des proportions, l’élégance des lignes et la retenue, mises à l’honneur par son père. La majorité de ses ouvrages sont de style Louis XV mais il existe également quelques sièges Transition et des sièges Louis XVI qui évoquent parfois les dessins de l’ornemaniste Delafosse. Le décor sculpté de ses sièges reste un décor assez limité. Parmi ses œuvres les plus emblématiques, on cite des sièges de Louis XV cannés, finement sculptés, dotés d’un dossier asymétrique très original. Toujours dans le style Louis XV, on recense également un très grand canapé à confidents mobiles, sculptés de cartouches ainsi qu’une grande bergère à pieds et ceinture antérieure amovibles qui permettent de la transformer en une chaise longue. On signale enfin un petit fauteuil canné Louis XV en bois mouluré doté d’un haut dossier violoné ainsi qu’un très rare fauteuil à la reine « de présentation » aux ornements sculptés, différents de chaque côté. Jean-Baptiste Gourdin cesse son activité en 1776.
MUSÉES
- Grande bergère. Garniture moderne en velours d'Utrecht, couleur lie de vin. En raison des ses dimensions, il pourrait s'agir d'une tête de chaise longue, dite duchesse brisée, plutôt qu'une simple bergère, hêtre , sculpté , mouluré , velours d'Utrecht, Gourdin, J.-B. (attribué), Entre 1750 et 1760 - Musée des Arts Décoratifs - Lyon
- Fauteuil canné - Musée du Louvre
- Fauteuil à la reine - Musée des Arts Décoratifs - Paris
BIBLIOGRAPHIE
- Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle - Pierre Kjellberg - Les Editions de l'Amateur - 2002
- Les ébénistes du XVIIIe siècle - Comte François de Salverte - Les éditions d'Art et d'Histoire - 1934
- L'art du siège au XVIIIe siècle en france - Bill G.B. Pallot - ACR-Gismondi Editeurs - 1996