Après avoir résidé rue de Seine, Jean Chardin se fixa rue Princesse, au coin de la rue du Four, où il vécut jusqu'en 1735. Fournisseur ordinaire du Garde-meuble et des Menus-Plaisirs, ce fabricant exécuta pour les maisons royales nombre de beaux billards, dont plusieurs en bois d'ébène. Il fut le père du célèbre peintre Siméon Chardin.
Un autre de ses fils, Juste, lui succéda comme billardier royal. Celuis-ci, né en 1703, reçu maître le 31 décembre 1734, devint juré de sa communauté en 1739, et principal de ce corps en 1765.
Les billards qu'il livrait au Garde-meuble étaient bâtis en chêne de Hollande, (sec au moins de quarante ans); Ils avaient une longueur d'environ quatre mètres et reposaient sur quinze pieds de colonnes. On peut voir plusieurs dessins de ces sortes de meubles dans les oeuvres gravées de Lalonde.
Juste Chardin faisait à l'occasion d'autres ouvrages d'ébénisterie, car un de ses mémoires mentionne: "21 tables ambulantes, toutes de bois de noyer, garnies d'écritoire, encrier et poudrier de cuivre, avec un bouton de fer à chaque pied en place de sabot". Le nom de ce fournisseur reparaît régulièrement dans les comptes royaux jusqu'en 1776, date à laquelle Chardin cessa de travailler pour la Cour.
Il s'éteignit à quatre-vingt-onze ans, le 11 août 1794, rue Révolutionnaire, dans la maison qu'il habitait depuis son enfance et qu'il avait achetée en 1747 au marquis de Boulard.
BIBLIOGRAPHIE
- Les ébénistes du XVIIIe siècle - Comte François de Salverte - Les éditions d'Art et d'Histoire - 1934
- Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle - Pierre Kjellberg - Les Editions de l'Amateur - 1989