Issu d’une famille d’origine hollandaise, dont le grand père, le père et le fils portent le même prénom, Bernard II est certainement le plus célèbre d’entre eux. Il doit cette célébrité à la grande abondance de ses oeuvres mais surtout à leur qualité exceptionnelle. Il s’installe d’abord rue de Reuilly, puis rue Saint-Nicolas et terminera sa carrière rue de Charenton. Il travaille pour des marchands-merciers de grande renommée comme Hébert et Lazare Duvaux qui, sans doute, ne désiraient pas faire connaitre à ses clients la provenance des meubles livrés. C’est, semble-t-il, pour cette raison et peut-être également pour la longueur et la résonance etrangére de son nom, qu’il signe ses oeuvres simplement par ses initiales. Il acquiert sa maîtrise vers 1735, travaille pour une trés riche clientéle et pour la famille royale et ne fabrique que des meubles de grand luxe d’esprit rocaille trés en vogue durant le règne de Louis XV.
Certes, les ouvrages qui sortaient de ses ateliers ressemblaient, par leur style, à ceux de ses confréres, mais sa production, de qualité de fabrication hors du commun, aux marquetteries et motifs de bronzes admirables, le fait considérer à juste titre, comme le plus grand ébéniste parisien sous le règne de Louis XV. Il se distingue par l’élégance de ses ouvrages, par leur proportions harmonieuses par leur extrême finesse et par de magnifiques ornementations. Tous les bâtis de ses meubles sont exécutés en chêne contrairement aux bâtis en sapin de ses confréres. Le revêtement de ses oeuvres est très varié et d’une grande originalité. Ses séduisantes marquetteries aux motifs floraux sont traités en bois « de bout » (c’est à dire taillés perpendiculairement au sens des fibres) d’amarante ou de palissandre. Les laques du Japon ou de Chine ornent un grand nombre de ses oeuvres . Il est l’ un des tout premiers à utiliser également des décors de plaques de porcelaine, mode développée surtout sous le règne de Louis XVI. Enfin les bronzes, de style typiquement rocaille, toujours parfaitement équilibrés décorent harmonieusement ses différentes fabrications. Ce talentueux ébéniste avait quand même une petite préférence pour les petites tables à café, les coffrets à bijoux et les tables à écrire qu’il marquait d’une sorte d’agraphe rocaille en bronze, trés caractéristique. A sa mort, son fils Bernard III reprendra l’atelier familial dirigé par sa mére en utilisant la même estampille BVRB.
MUSÉES
- Les oeuvres de BVRB sont visibles dans de très nombreux musées
BIBLIOGRAPHIE
- Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle - Pierre Kjellberg - Les Editions de l'Amateur - 2008
- Les ébénistes du XVIIIe siècle - Comte François de Salverte - Les éditions d'Art et d'Histoire - 1934