Jean-Antoine Bruns, admis à sa maîtrise en 1782, a surtout fourni des meubles à la fin du règne de Louis XVI, puis sous le Directoire et sous l'Empire avant de devenir ébéniste de Louis XVIII. Toutes ses oeuvres font part d'un réel talent et d'un grand souci de bonne fabrication. Il commença sa carrière rue Saint-Nicolas où il travailla pour la cour en collaboration avec Riesener. Ses meubles, commodes demi lune, grandes armoires, secrétaires, chiffonniers... tous de style Louis XVI, de forme élégante, étaient soit recouverts de bois de placages à dessins géométriques soit simplement de placage d'acajou ou ornés de laque de Chine avec des décors de paysages.
Jean Antoine Bruns fut un des rares ébénistes qui participèrent à l'exposition de l'an VI et, vers cette époque, donna la mesure de ses mérites en exécutant, pour l'écrivain d'Aucour Saint-Just un fauteuil de bureau en acajou, de forme circulaire, orné de colonnes doriques et de gaines à têtes de sphinx, avec des riches incrustations de cuivre et d'écaille. Plus tard, Bruns obtint des commandes officielles pour le service des ministres et des hauts dignitaires de l'Empire; ses fournitures comprenait principalement des tables à jeu, des consoles de salon et de grandes armoires en acajou massif. Il continua d'être employé par le Garde-meuble sous la Restauration et fit pour Louis XVIII un guéridon à trois pieds, en racine d'ormes, de dessus décoré d'une mosaïque en bois de couleurs.
Il s'associa à son fils qui lui succédera en 1824 comme "fournisseur breveté de la Couronne".
BIBLIOGRAPHIE
- Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle - Pierre Kjellberg - Les Editions de l'Amateur - 2008
- Les ébénistes du XVIIIe siècle - Comte François de Salverte - Les éditions d'Art et d'Histoire - 1934