Martin Guillaume Biennais s'établit comme simple ouvrier vers l'âge de vingt-cinq ans rue Saint-Honoré, près le la rue de l'Échelle, sous l'enseigne du Singe Violet, et donna une grande extension à son commerce. Outre des tabletteries en tous genres, des ouvrages d'argent et de vermeil, des porcelaines et des biblots, on trouvait chez lui un choix de beaux meubles en acajou tels que des commodes, consoles, secrétaires, chiffonnières et guéridons, des toilettes d'hommes, de femmes et de lits, etc. A l'exposition de l'an IX, il présentat quelques spécimens des ébénisteries fabriquées sous sa direction.
Biennais devint l'orfèvre attitré de Napoléon 1er et des deux Impératrices. Après avoir livré les instruments du sacre, il vendit à la Cour une quantité d'oeuvres artistiques en bronze, en argent, en vermeil, exécutées pour la plupart sur les dessins de Percier. Il continuait d'ailleurs à produire des meubles, notamment les tables à jeu des palais impériaux. Mais il était réputé surtout pour les nécessaires de voyage, à la confection desquels il apportait le goût le plus delicat et les soins les plus minutieux. La duchesse d'Abrantès en parle dans ses Mémoires, disant que "personne ne les a jamais faits comme lui".