Guillaume Beneman travaille dans un premier temps comme ouvrier libre au faubourg Saint-Antoine. Il est presque immédiatement demandé par le Garde-Meuble Royal pour réaliser des commandes.
A l’époque, son confrère Jean-Henri Riesener commence à voir son succès pâlir en raison des prix très élevés qu’il demande. Aussi le préfère-t-on très vite à ce dernier et est-il nommé ébéniste ordinaire du mobilier de la Couronne à sa place. Le Garde-Meuble lui accorde même avec ce titre une somme de 1 527 livres pour lui permettre de se fournir en outils nécessaire à l’accroissement de sa production. La protection de la reine Marie-Antoinette lui permet d’obtenir la maîtrise grâce à quelques dispenses. Peu après, il abandonne le faubourg Saint-Antoine pour s’établir rue du Forez, dans le quartier du Temple. Sous l’autorité du sculpteur Jean-Hauré, Beneman réalise de très nombreuses commandes de 1784 à 1792 pour les demeures royales. Hormis le Roi, la Reine ou encore le Dauphin, à Versailles et à St-Cloud, il est aussi le fournisseur du frère du roi.
Sa production se compose aussi bien de meubles modestes pour les appartements secondaires, que de modèles de luxe pour les grands salons. Il est alors assisté d’artisans réputés, notamment pour les bronzes, comme Thomire, Ravrio, Forestier ou encore Feuchère.
L’acajou est le bois de prédilection de Beneman. Il l’emploie en larges panneaux que limitent des baguettes de bronze très finement ciselées. Bien proportionnés, ses meubles sont toujours très architecturés. L’une de ses œuvres caractéristiques est la commode, à la face compartimentée en trois parties par de stricts encadrements de bronzes. Beneman réalise également de nombreuses consoles dessertes, bureaux plats, tables à écrire ou encore des tables tric trac.
Un meuble, enfin, par son caractère insolite et par le raffinement de sa conception prend une place unique dans la production de Beneman. Ce meuble estampillé est le cabinet de collectionneur issu du cabinet de Madame Adélaïde à Versailles. Composé de dix tiroirs, plaqué d’acajou et d’ébène, il est entièrement orné de plumes d’oiseaux et d’ailes de papillons exotiques, noyés dans des panneaux de cire fixés sous verre.
Au cours de la Révolution, quelques petites commandes sont encore passées à Beneman. Il est notamment employé à supprimer sur les meubles les emblèmes de l’Ancien Régime. Son activité, bien que réduite reprend ensuite sous le Directoire où il travaille sous les ordres du marchand Collignon. Il cède peu après son activité.
MUSÉES
- Table Tric-Trac - Musée des arts décoratifs
- Cabinet - Getty Museum
- Commode - Chateau de Versaille
BIBLIOGRAPHIE
- Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle - Pierre Kjellberg - Les Editions de l'Amateur - 2002
- Les ébénistes du XVIIIe siècle - Comte François de Salverte - Les éditions d'Art et d'Histoire - 1934
- Les Ebénistes français de Louis XIV à la Révolution - Alexandre Pradere - Editions du Cêne, Paris, 1989